Festivals
2020 Etrange Film Festival, Paris, france
2020 Milan Design Film Festival, Architecture Film Award, Milan, Italy
2020 Leiden Shorts Film Festival, Leyden, Netherlands
2020 IBAFF, Murcia, Spain
2020 Festival International du Film de Rotterdam IFFR, Rotterdam, Netherlands
Exhibitions
2019 Casa de Velazquez, Académie des Beaux Arts, Paris, France
2019 Viva Villa!, Collection Lambert, Avignon, France
EN
The sun is reflected in an Andalusian thermo-solar power plant whose architecture reminds us of ancient alchemical engravings, like a sacred temple of the 21st century. From its radiance come the voices of an antimatter physicist and an ecofeminist evoking their reflections on collapse, time and energy.
FR
Le soleil se reflete dans une centrale thermo solaire andalouse dont l’architecture évoque d’anciennes gravures alchimiques, tel un temple sacré du 21eme. De son rayonnement nous parviennent les voix d’un physiciens de l’antimatière et d’une écoféministe évoquant leurs reflexions sur l’éffondrement, le temps, l’energie.
ES
El sol se refleja en una central termosolar andaluza cuya arquitectura evoca antiguos grabados alquímicos, como un templo sagrado del siglo XXI. De su resplandor provienen las voces de un físico de la antimateria y de un ecofeminista que evocan sus reflexiones sobre el colapso, el tiempo y la energía.
Capturing the invisible
Dominique Moulon
« Mathilde Lavenne is an artist of the invisible who collects evidence points in the course of her research. Putting them together, she demarcates the unstable contours of her creations which, taken together, make a work of incompletion. She activates her thinking through making, with every project giving her the chance to explore, be that testing emerging technologies or media. The history of art teaches us that there has been no medium, the appearance of which was not accompanied by some manifestations of the invisible or of the hereafter, from spirit photography which, just a few decades after the invention of the daguerreotype, revealed ghostly presences, to the spirit phone with which Thomas Edison, the inventor of the phonograph, aspired to communicate with the dead. The same goes for inventions such as the telegraph, the radio and the television, and it goes without saying that even as image and sound media have become digitized, they have lost nothing of their proximity to the invisible.
Mathilde Lavenne has a scientific approach. And she knows how to appreciate the essential contribution of serendipity. When she films a landscape with the most extreme slowness, it is to show us the dissolution between the images. When she captures another one, she meticulously maps it in order to multiply the viewpoints so that we might, possibly, learn to lose ourselves in it. Her work takes different forms, even though she maintains a unity of style in the capacity she demonstrates for observing things differently. She has a natural proximity to scientists, who know the value of observation. There is nothing surprising about her interest in the Gemasolar research centre, the beauty of which evokes that art with which engineers seek the eradication of all forms of useless decoration through assembly and repetition. There is nothing neutral about the choice of this site, where the sun’s rays are captured in order to preserve their energy, particularly for anyone who appreciates the capture, over time, of landscapes by successive sweeps.
In the same way, the repetition of perfectly organized objects in such a place echoes the movements that Mathilde Lavenne repeats in space until she has nally achieved the in-depth depiction of that which is ordinarily imperceptible to us; when a few degrees, in temperature or in rotation, suf ce to capture differently in order to nally reveal. Scientists share with Mathilde Lavenne this ability to observe the world according to scales of space or time which are not ordinarily ours. Thus they naturally achieve results that grab us. »
FR
Capturer l’invisible
Dominique Moulon
Mathilde Lavenne est une artiste de l’invisible qui, au l de ses recherches, collecte des indices. Les assemblant, elle délimite les contours instables de ses créations qui, ensemble, font œuvre dans l’inachèvement. Elle active sa pensée par le faire et chaque projet lui o re l’occasion d’explorer, si ce n’est éprouver des technologies ou médias émergents. Quand l’histoire de l’art nous apprend qu’il n’est point de medium dont l’apparition n’ait été accompagnée par quelques manifestations
de l’invisible ou de l’au-delà. De la spirit photography qui, seulement quelques décennies après l’invention du daguerréotype, révèle des présences fantomatiques auspirit phoneavec lequel Thomas Edison, l’inventeur du phonographe, ambitionne de communiquer avec les morts. Les inventions du télégraphe, de la radiophonie et de la télévision ne sont pas en reste et il va de soi que les médias de l’image comme du son, se numérisant, n’ont rien perdu de leur proximité avec l’invisible. L’approche de Mathilde Lavenne est scienti que. Et elle sait apprécier les apports de la sérendipité qui lui est essentielle. Lorsqu’elle lme un paysage avec la plus extrême des lenteurs, c’est pour nous en soumettre la dissolution entre les images. Lorsqu’elle en capture un autre, elle en e ectue minutieusement la cartographie pour en multiplier les points de vue a n que, possiblement, on apprenne à s’y perdre. Dans son travail,
les formes di èrent, bien qu’elle préserve une unité de style dans sa capacité qu’elle nous transmet à observer autrement. Sa proximité avec les scienti ques qui savent la valeur de l’observation lui est naturelle. Il n’y a rien de surprenant dans l’intérêt qu’elle porte pour le centre de recherche de Gemasolar dont la beauté renvoie à cet art des ingénieurs visant dans l’assemblage et la répétition à éradiquer toute forme d’ornement inutile. Le choix de ce site où l’on capture des rayonnements pour en préserver l’énergie n’est pas davantage neutre. Surtout pour qui apprécie la capture, dans la durée, de paysages par balayages successifs. Tout comme la répétition d’objets parfaitement organisée en un tel lieux fait écho aux gestes dans l’espace que Mathilde Lavenne répète jusqu’à ce qu’elle ait en n obtenu la représentation dans la profondeur de ce qui d’ordinaire nous est insaisissable. Quand quelques degrés, en température comme en rotation, su sent à capturer autrement pour révéler en n. Les scienti ques ayant en commun avec Mathilde Lavenne cette capacité à observer le monde selon des échelles d’espaces ou de temps qui ne sont ordinairement pas les nôtres. Aussi obtiennent-ils naturellement des résultats qui nous saisissent.